A l’occasion de son congrès annuel des audioprothésistes, (Au Cnit La Défense - paris), l’UNSAF a invité Vie Quotidienne et Audition à tenir un stand, avec installation de son exposition "audition et vie professionnelle". JérÃ’me Goust animera un atelier
A l’occasion de son congrès annuel des audioprothésistes, (Au Cnit La Défense - Paris), l’UNSAF a invité Vie Quotidienne et Audition
- les professionnels pourront s’informer sur le stand de l’association, découvrir les guides et les formations, ainsi que les actions développées.
- ils pourront visiter l’exposition "audition et vie professionnelle" , utilisée dans les actions d’information et de sensibilisation dans le monde du travail
- ils pourront aussi participer à l’atelier animé par Jérôme GOUST :
compensation des malentendances :
analyse des besoins, démarches et financements
par Jérôme Goust, consultant "Vie quotidienne et audition" (www.l-ouie.fr) , chargé d’enseignement au CPDA-Cnam, auteur des guides "audition et vie professionnelle" et "guide des aides techniques pour les malentendants et les sourds"(3° édition).
Cet atelier a abordé :
1 - l’analyse des situations de communication de la personne dans sa vie privée, sociale ou professionnelle pour définir ses besoins
2 - les stratégies de compensation adaptées à ces situations.
3 - les filières de financement à solliciter et les démarches à effectuer.
Les remboursements sécurité sociale et complémentaire santé laissent une part importante des matériels auditifs à charge des malentendants. Or le problème financier est un frein important à l’appareillage : temporisation lors du premier appareillage, temporisation lors du renouvellement. Il ne fait que renforcer, parfois jusqu’au blocage, le frein psychologique à l’appareillage. Or il existe des filières qui peuvent apporter des financements complémentaires, tant pour les appareils de corrections auditives que pour les aides techniques. Ils permettent d’assurer une prise en charge totale de quasiment 100% de la dépense réelle.
Pour cela il faut se tourner vers les "guichets" du secteur handicap ou du secteur sociale. Mais ces financeurs ne se contentent pas de devis. Ils sont exigeants sur le contenu des dossiers et l’argumentation de la gêne et des besoins de la personne. Si c’est assez facile pour des personnes atteintes de malentendances sévères en profondes, il n’en va pas de même pour celles ayant des atteintes moins fortes.
D’autre part les aides techniques et les aménagements (de domicile ou de poste de travail) peuvent améliorer de façon importante la qualité de la communication. En particulier dans la vie professionnelle où si les ACA sont nécessaires, elles sont souvent insuffisantes. Au travail, il y a une obligation de résultat dans la communication (téléphone, réunions, ambiance bruyante...) qui nécessite de mettre en œuvre DES stratégies de compensation.
Pour que l’appareillage intervienne le plus précocement possible, il faut non seulement un meilleur dépistage, mais aussi aider les personnes à accéder aux meilleures stratégies de compensation et aux meilleures prises en charges financières
1 - Analyser les situations pour répondre aux besoins de la personne
Le problème de la personne malentendante est de faire face chaque jour à des situations de communication diverses qu’elle maitrise plus ou moins mal. Lorsqu’une situation est perçue comme difficile par l’inconscient, on commence instinctivement à l’éviter. On ne participe plus aux réunions sous prétexte qu’elles ne sont plus intéressantes ; on ne va plus au cinéma car il n’y a plus de bons films. Tous ces prétextes sont le début du repli sur soi.
Au travail c’est encore plus grave car on ne comprend plus certains informations. On remet le 10 un document demandé pour le 6. On rate une bonne partie des réunions. Et cela pour une malentendance qualifiée de "légère".
Il faut donc commencer par bien cerner la gêne de la personne pour chacune des situations de SA vie quotidienne : vie privée, vie sociale, vie professionnelle. Tant sur le plan de l’intelligibilité que de l’angoisse et de la fatigue. Pour chacune de ces situations, on doit rechercher ce qui peut aider. Aides techniques pour téléphoner, assister à des réunions, regarder la télévision ou écouter de la musique, participer à la vie associative, assister à des spectacles ou aller au cinéma, etc. Pour les personnes en activité professionnelle, il faut analyser les fonctions de communication liées au poste de travail. Et ne pas oublier les rapports avec les collègues qui souvent ne savent pas comment communiquer.
C’est à partir de cette analyse des situations de la personne que l’on définit les stratégies de compensation appropriées.
2 - Choisir les stratégies de compensation les mieux adaptées
Dans un deuxième temps, il faut voir quels moyens mettre en œuvre.
Si la prothèse auditive est dans l’immense majorité des cas le pilier de la compensation, elle n’est pas toujours suffisante.
D’abord parce que même les appareils les plus performants ne traitent le son que tel qu’il arrive au niveau du micro. Il est diminué par la distance, déformé par l’acoustique des lieux, brouillé par les bruits parasites.
C’est là qu’interviennent les aides techniques. En allant chercher le message à la source, elle améliore considérablement la qualité du son entrant dans le micro, et donc l’intelligibilité. Elles diminuent la peur du mal-entendu et donc la fatigue d’une attention excessivement forte.
Les plus importantes sont constituées par les dispositifs utilisant l’induction magnétique ou les liaisons FM. Cela suppose de proposer des prothèses auditives avec une position "T" activée.
Elle permet d’avoir l’intelligibilité optimale au téléphone (fixe ou mobile), d’accéder aux dispositifs de communication des salles de réunions et de spectacle, aux guichets , etc. Cet équipement est de plus en plus fréquent puisqu’il constitue maintenant une obligation légale.
L’autre dispositif important est constitué par les liaisons FM, dispositif émetteur-récepteur. Ils présentent l’intérêt d’être plus léger et plus mobile. Ils peuvent aussi permettre d’améliorer l’intelligibilité de tous, et pas seulement des malentendants (salles de réunion, musées, etc). Dans ces cas là, on dispose de matériels mixtes, avec un émetteur-récepteur FM (ou infra-rouge) relié à un collier magnétique individuel.
L’ensemble permet d’utiliser des téléphones spéciaux.
Les stratégies de compensation peuvent aussi comprendre des aménagements, de domicile ou de poste de travail. Il y a d’abord les alarmes visuelles ou vibratoires qui déchargent l’audition. AU travail, on peut aussi améliorer l’acoustique de l’espace professionnel.
Les stratégies de compensation ne comportent pas que des dispositifs techniques, individuels ou collectifs. Elles peuvent inclure le recours à l’orthophoniste pour un apprentissage de la lecture labiale.
Enfin l’information est fondamentale. Celle de la personne malentendante elle-même bien sur. Mais aussi celle de ses proches, famille et collègues de travail.
Les obligations liés à l’accessibilité
Les décrets sur l’accessibilité de la loi handicap de février 2005. Ils obligent les lieux recevant du public d’être accessibles aux personnes handicapées (à l’échéance 2010 ou 2015 selon les cas). Pour ce qui concerne le handicap auditif, elle stipule que cela doit s’effectuer au moyen de dispositifs utilisant l’induction magnétique. Professionnel de santé, l’audioprothésiste est soumis à une obligation de moyen. Il doit donc proposer aux personnes malentendantes au moins une solution prothétique avec position "T". La personne est libre de la refuser au profit d’un appareil sans position "T". Mais si la personne malentendante s’aperçoit qu’elle n’a pas accès à cette technologie (guichets, SNCF, cinéma…) parce qu’on ne lui a pas proposé, elle pourrait se retourner contre l’audioprothésiste.
3 - mettre en oeuvre les filières de financements
Ce sont l’ensemble de ces outils de compensation qui constitueront la trame des dossiers de financements.
Les plus importants dispositifs passent par les Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH) au sein desquelles la Commission des Droits à l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH). Celles-ci ont un double rôle :
- d’une part statuer sur le droit des personnes en accordant la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH), la carte d’invalidité, etc. Ces statuts ouvrent droits à des aides des structures concernant les travailleurs handicapés (AGEFIPH ou FIPHFP), ou à des avantages fiscaux ou sociaux.
- d’autre part attribuer la Prestation de Compensation du Handicap (PCH).
Pour les personnes en activité professionnelle, la RQTH ouvre l’accès aux aides de l’AGEFIPH dans le secteur privé, du FIPHFP dans le secteur public. Dans les grandes entreprises, les aides sont parfois gérées par les Mission Handicap dans le cadre des accords d’entreprises pour les travailleurs handicapées.
Les procédures MDPH-CDAPH concerne les personnes jusqu’à 60 ans (sauf la carte d’invalidité) . MAIS si une personne a obtenu la RQTH avant 60 ans,
La première chose à faire est de calculer le taux d’incapacité (décret barême de 1993). Si la personne un taux égal ou supérieur à 50%, elle peut continuer à bénéficier la PCH, parfois jusqu’à 75 ans. Il est donc très important d’inciter les personnes à se faire reconnaître avant 60 ans.
Au-delà de 60 ans, les aides sont plus limitées. L’APA ne sera pas attribuée à des personnes uniquement malentendantes.
Reste alors à frapper aux guichets sociaux. Les personnes retraitées relèvent toutes d’au moins 4 caisses : sécurité sociale, complémentaire santé, retraite, retraite complémentaire (voire prévoyance). Toutes ces institutions ont des "commissions d’action sociale". Il faut leur demander des aides du fait du caractère extraordinaire de la dépense, surtout au regard de la moyenne des retraites. Ces aides ne sont pas réservées aux personnes touchant les minima sociaux. D’autres pistes spécifiques existent.
Vie Quotidienne et Audition (vqa@l-ouie.fr) propose des formations d’une journée pour donner aux audioprothésistes les éléments pour mettre tout cela en œuvre.
voir le site de l’UNSAF : www.unsaf.org
Vie Quotidienne et Audition
Association loi 1901 -Déclaré comme prestataire de Formation sous le numéro 73 81 00818 81 auprès de la Préfecture de Région Midi-Pyrénées
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